Piet Mondrian a peint sa première œuvre abstraite à 47 ans. Stéphane Chavanis a lui basculé à 67 ans !
« L’abstraction géométrique, par son ascèse et son minimalisme épuré, représente pour moi l’aboutissement d’un long chemin d’une quarantaine d’années de création intense. »
Dans les années 80, l’artiste monégasque s’inscrit dans le courant dit de la figuration libre puis, dans les années 90, ses recherches le portent vers la mouvance néo-expressionniste. Enfin, au tournant du siècle, il abandonne définitivement la figuration notamment par la destruction de ses anciennes œuvres (réduction en cendres, fragmentations de sculptures) puis il embrasse l’art conceptuel en suspendant « le poids de la condition humaine et de l’existence en général. »
Son œuvre récent est désormais toute abstraction et toute géométrie.
Mais pour comprendre comment Chavanis en est arrivé là, une rétrospective de son œuvre s’impose et la Galerie Ferrero s’honore de recevoir cet artiste si complexe et humble à la fois. Il a quasiment touché à tout : la photographie, la sculpture, le dessin, la peinture, la musique et l’écriture. Il a passé au crible de ses interrogations le corps, les productions humaines, la nature qui se putréfie et se régénère… et surtout lui-même. Une bonne dose d’analyse lui a permis de dompter ses angoisses existentielles, ses questionnements sans fin, bref son spleen. De fait, il organise désormais sur ses toiles des plages colorées qui n’ont rien de hasardeux mais témoignent de sa propre recomposition neuronale : Chavanis a fait son « great reset » !